
Ma soirée fut exceptionnelle, or mis quelques accrochages..
-Ce serait les mêmes mots, même si je savais que Mr.G ne me lirait pas.-
J'ai couru comme une dingue, pas par obligation, mais parce que j'y tenais vraiment, pour trouver de quoi me faire pardonner ma bêtise après le travail. J'ai hésité entre du chocolat (je ne sais pas s'il aime ça!?) et un poème.. comme je n'avais que quelques minutes avant son arrivée, et qu'en plus, il a fallu que je lui demande une demi-heure supplémentaire pour me rendre à la maison. (!) La douche de 4 minutes à peine, et la sonette de la porte qui tinte à la seconde même où je déposais ma brosse à dents; bref, j'étais vraiment à court de temps et pourvue d'aucun «standing» d'accueil..-
J'ai pensé à un bouquet de fleurs.. il a trouvé l'attention jolie, mais il les a laissées chez moi. Il faut dire que les au revoirs se sont faits rapidement, m'enfin..
J'ai décidé de faire un trait sur ce qui s'est dit, écrit, passé ces derniers temps. J'imagine qu'il m'a pardonné..
J'aurais voulu m'expliquer, il ne m'en a pas laissé l'occasion. C'est peut-être mieux.. Je trouvais la situation- et la fille- un peu pathétique.
La tendresse m'a conquise.. les touchers et embrassades sont rapidement venus ajouter à l'ambiance quasi-inexistante. Radio NRJ qui se faisait la bande sonore.. J'capotais pas.
Le verre de rouge.. on s'est dirigés vers ma chambre.. un petit détail qui a pris une bonne demi-heure de notre temps; un fichu câble de iPod un peu brisé qui a attiré son attention pendant un moment.. ensuite, ce fut autre chose.. Ma guitare a pu goûter à son étreinte aussi, chanceuse. Sur un air d'Extreme.. et j'ai pu écouter sa voix, le temps d'à peine trois notes poussées sur les accords de Carlile..
Sacré informaticiens.. bon, en voilà un qui ne s'imagine pas qu'un cunnilingus, c'est un nuage.. c'est au moins ça de gagné..!
Mr.G..Je ne me lasse pas de sentir la chaleur émaner de son corps, passant mes mains sur tous les centimètres de peau nue sous mes yeux. Je ne me lasse pas de dessiner du bout du doigt, la forme de son petit dragon.. D'écouter ses mots, ses théories, les philosophies tirées de ses lectures.. d'absorber les coups de vie qu'il m'envoie, en me tirant les larmes de l'esprit, tant par une attitude de grand guerrier qu'en me faisant voir ma vie d'un autre oeil, ou encore, tout simplement en étant là.. en étant lui..
J'avais ma tête sur son torse.. mon bras sur son bassin.. je sentais distinctement les battements de son coeur, je les écoutais comme j'écoute les aiguilles de mon horloge avant de dormir. Un son calculé, réconfortant... qui m'amène à me recentrer sur l'univers dans lequel je suis.. un petit moment où je me suis assoupie. Je ne sais pas combien de temps ça a duré.. J'ai entendu un froissement de papier. Ça m'a réveillé.
Tellement de détails anodins. Qui font que je me souviens de tout. J'aime bien ressasser les souvenirs.
On a ri. J'ai ri pour deux, moi! Ah.. le chien qui marche sur une patte.. «C'est impressionnant!»
.. médaillé d'OR du sarcasme, je t'adore..
On a beaucoup parlé du passé. Du mien, du sien.. de nos façons différentes de voir les expériences passées.. De la mort de ses parents.. de mon père.. j'ai eu l'occasion de lui faire part de confessions émotives.. j'ai pleuré sur sa chemise blanche.. J'en ai appris des choses. La rumba, un nouveau mot (!) , des chansons merveilleuses qui ont joué, durant les 45 minutes où il dormait, la tête sur la mienne, son bras droit sur le mien.. et sa main gauche dans mes cheveux.. Une en particulier dont je me souviens, qui m'a fait pleurer une fois de plus.. Goodbye Philadelphia de Peter Cincotti, que je ne connaissais pas.. j'ai retenu quelques bribes de paroles, et les jouant et rejouant dans ma tête jusqu'à mon retour du travail ce soir, pour ensuite les rechercher activement sur la Toile.. Une bruchetta, du fromage de chèvre sur une baguette française.. et j'ai entendu le papa parler à sa fille. Petit coup de délire, je me suis mise à me dire qu'elle est si chanceuse..
Il s'est réveillé doucement.. en disant qu'il lui fallait partir.. les yeux collés, moi incapable de dire un seul mot.. il m'a suffit d'une main sur son épaule pour comprendre à quel point sa présence m'étais chère à ce moment-là.. des caresses, l'instant d'une éternité, sur l'étendue de son corps divin.. Je n'ai pu me retenir de faire s'activer mes phalanges sur ses muscles.. de laisser s'échapper des soupirs de désir, d'envie de lui.. d'embrasser son corps.. de laisser mes cheveux en bataille glisser sur lui.. il a dû résister à l'envie de me quitter, puisqu'il est resté un bon moment étendu sur le lit.. moi au-dessus.. aucune force, aucune émotion.. juste un sentiment de mal être dans les yeux. Je le fixais.. il me fixait.. et quand, au tout dernier soupir, tout s'est terminé, j'ai senti que cette fois-là, je ne pouvais rien faire pour gagner du temps..
Il a remis ses boxer bleus, ses jeans et sa chemise.. a ramassé son iPod, son téléphone portable, son portefeuille, ses clés.. et m'a gentiment bordé avant de prendre le large.
J'ai goûté ses lèvres une dernière fois, regardé ses épaules et ses fesses quand il m'a tourné le dos.. et puis, j'ai perdu l'image de l'Homme..
J'ai gardé les traces de ses dents et de ses ongles sur ma peau, ainsi que son odeur, comme il me l'avait demandé. J'en ai toujours les échymoses d'ailleurs..
Dans un élan, il est parti. J'étais heureuse. J'ai fermé les lumières et me suis couchée, en respirant toujours sa présence sur l'oreiller où ma tête reposait.. et jusqu'au matin, j'ai rêvé à lui. Des rêves plus réels que jamais.
..et quand je regarde les fleurs colorées, je me demande si j'aurai le temps de le revoir avant qu'elles ne se fanent.. -XxX-