mardi 31 août 2010

Adieu particulier..

J'ai appris hier matin les fiancailles de l'homme que j'ai aimé pendant 5 ans.
Voilà une nouvelle que je n'attendais pas..

J'ai eu un élan d'inspiration, sorti de nulle part, et j'ai défait les liens qui entouraient ma poitrine, bien décidée à mettre un terme à mes sentiments pour lui..

pour lui que j'aime encore.. différemment..

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Ce matin, je reviens d'un de ces rares weekend où je vois les miens. Toute heureuse et repue de ma fin de semaine avec mon amoureux à rencontrer des gens que je n'avais pas vus depuis maintes années, à converser à propos de tout et de rien.. Et je me rends compte de façon encore plus importante à quel point la vie bouge pour tout le monde. Mon quotidien d'il y a 4 ou 5 ans n'est plus le même, je suis confrontée à de nouvelles expériences qui forgent ma personne. Plus autonome, plus mature qu'il y a quelques années, me voilà loin des miens, avec qui je tente de conserver un lien. Il m'est difficile de regarder derrière et de constater dans quelle situation je suis partie de mon village, là où j'ai grandi à travers les épreuves que la vie m'a amené à affronter.. Là-bas, j'ai connu la douleur de la perte, le deuil d'un être cher, l'amitié.. le don de moi-même aux autres.. l'amour. L'Amour, ce sentiment qui maintient en vie, ressucitant le coeur secondes après secondes comme le ferait un défébrilateur administrant des doses d'émotions au creux des artères. J'en vient parfois à repenser à tous ces amours.. plus souvent à un en particulier.. un amour que je pourrais traiter comme un à sens unique.. je me plais à me persuader que non.. mais, comme je n'en ai jamais eu la véritable réponse, je suis partie sur mon nuage de questionnements.. J'ai énormément de mal à ne plus me référer au passé pour avancer. J'ai du mal à imaginer un avenir sans y inclure mes désirs passés, puisque ces désirs sont encore un peu actuels.. Je comprends qu'au bout de cet amour impossible ce serait trouvé un cul-de-sac destructeur. J'ai fait ce que j'ai pu.

Tout ça pour aboutir ce matin sur une nouvelle percutante, remplie d'un amour que j'aurais dû, que j'aurais pu.. au fond, que j'aurais aimé vivre, un amour que je me suis appliqué à entretenir, à arroser et à renchausser parce que j'avais le sentiment précieux que ça allait me mener au bonheur immense. Moi qui ait toujours cru au destin, j'avais pourtant l'impression que je méritais tellement ce bonheur si espéré.. Il y a de ça quelques années, je t'aimais plus que n'importe qui d'autre. J'aurais pu te combler de bonheur, te faire t'épanouir telle la rose au matin..

J'essaie ce matin encore de tirer une croix sur ce souvenir que j'entretiens avec attention, qui me détruit un peu plus chaque fois, plus qu'il ne me fait vivre. Je me souhaite du bonheur avec ce homme qui partage ma vie depuis un peu plus longtemps que tu ne partage la tienne avec elle. Et je te souhaite d'être comblé. D'avoir une belle vie, une union à la mesure de ce que tu mérites. Que la vie vous apporte votre lot de petits secrets que vous seuls pourrez détenir, avec des sourires d'enfants, des photos imaginaires gravées en mémoire de ce quotidien que vous avez et aurez ensemble.

Si j'étais sincère, je te dirais que je ne t'en veux pas.. Si j'étais sincère, je lui dirais que je suis heureuse pour elle.

Si j'étais sincère, il y a longtemps que je t'aurais déclarer tout ça, parce qu'après tout ce temps, je vois que ce qui me ronge le plus dans tout ça, c'est que je n'ai rien dit. Il aurait peut-être fallu que tu devines.

Je divague.

Moi aussi j'ai appris à construire mon bonheur. J'aime ma vie, j'aime aussi celui qui la partage avec moi. J'aime être dans ses bras, me voir dans ses yeux, entendre ses mots, toucher ses mains, écouter son rire.. je l'aime nettement plus que j'ai pu t'aimer.

Pourquoi je reviens sans cesse sur le passé?

Peut-être pour mieux imaginer l'avenir que j'aurai à essayer de t'effacer. C'est ce que je souhaite. T'effacer. Me faire indépendante. Une indépendance à la limite de la disparition.. juste bien cachée pour observer les ombres de ta vie, sans m'imiçer dans le vrai, le palpable.
Regarder de loin, de si loin que je ne puisse lire sur les lèvres, ni entendre un seul mot, ni distinguer les visages, ni voir bouger les corps.. ni essuyer tes larmes, t'ouïr sanglotter.. parce que si moi je ne t'ai pas jeté à la mer totalement, c'est que tu savais clairement que pour toi, je n'étais qu'une bouée.

Bon naufrage. Je veux dire..

heureuse vie.

1 commentaire:

  1. Petite citation pour ton retour sur Blogger:
    « On oublie rien à rien ; on s'habitue, c'est tout. »
    Jacques Brel a, pour moi, tout à fait raison en ce sens que l'oubli n'efface pas les choses ; l'oublie n'existe pour ainsi dire pas, c'est plutôt l'habitude qui embarque. On s'habitue à un amour qui s'est autrefois imprégné en nous, il nous forge, nous pétrit à même les expériences qu'il nous fait vivre. Et puis, on en vient à se tanner. Cet amour, autrefois si fort, s'est maintenant incorporé à nous, nous permet d'en aimer un autre.
    Mais l'amour, il est toujours là.
    On est toujours sous le choc quand on revoit un ancien amour, quand on apprend quelque chose sur un ancien amour.
    Ton texte est très beau, et on doit vraiment se voir bientôt !
    xxxx

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